L’association de différentes espèces de graminées et légumineuses présente de multiples avantages pour améliorer l’autonomie fourragère et la durabilité des systèmes d’élevages. Face au changement climatique et aux variations importantes de température, elle peut contenir des espèces s’adaptant à des périodes de fortes disponibilités en eau et d’autres à la sécheresse. La capacité des légumineuses à fixer l’azote présent dans l’air permet un apport gratuit aux graminées et donc de peu ou pas compléter avec de l’azote minéral. Elle permet également de limiter l’achat d’intrants en apportant directement des protéines par le fourrage utilisé dans la ration des chèvres. Enfin, un nombre plus important d’espèces permet à ce type de prairies de mieux s’adapter à l’hétérogénéité intra-parcellaire du sol et offrir une valeur alimentaire régulière sur la saison. A l’échelle des rotations de cultures, la prairie multi-espèces bénéficie à la structure et fertilité des sols, permet de limiter le développement des adventices et des maladies et présente des atouts pour l’environnement en augmentant la biodiversité et diminuant les émissions de gaz à effet de serre. Sur le plan économique, le coût de la semence varie 170 à 250 € HT/ha, soit 43 à 63€ HT/ha an.
Intégration :
La prairie multi-espèces peut être fauchée ou pâturée, récoltée en sec ou en vert. Parmi ses constituants, la luzerne peut être une espèce clé (productivité, teneur protéique, résistance à la sécheresse). C’est une espèce sensible à la concurrence en mélange, notamment lors de la phase d’implantation. Les essais ont montré la difficulté de pérenniser la luzerne dans une prairie multi-espèces en l’absence de conditions idéales : pas d’hydromorphie, un rythme d’exploitation de fauche et un semis de printemps. Suite à ce constat, les suivis de parcelles et les échanges avec les éleveurs caprins ont permis de distinguer 3 situations majeures d’utilisation de la prairie multi-espèces qui vont au-delà de la recherche d’autonomie fourragère et protéique :