La valorisation des fourrages dans la ration est un levier important pour gérer le coût alimentaire dans les élevages. En 2013, INOSYS-Réseaux d’Élevage a montré que le coût de l’alimentation en fourrages, du champ à la bouche de l’animal, est de 158€/t de MS, soit deux fois moins que le coût des concentrés achetés et distribués. Les foins de luzerne et de multi-espèces sont de bons supports pour construire une ration caprine, car ils sont lactogènes, et apportent la fibrosité nécessaire à la rumination. Ces foins, bien réussis, sont particulièrement appétents pour les chèvres et permettront de limiter l’apport en concentrés protéiques. La plaquette technique Faire du bon foin pour les chèvres ! publiée par REDCap, rappelle que l’implantation de la prairie et la récolte sont deux phases clefs pour réussir son foin !
La hauteur de coupe doit être comprise entre 5 et 8 cm du sol. En dessous de 5 cm : il existe un risque sanitaire par introduction de terre dans le fourrage. Par ailleurs, la faible quantité de matériel végétal laissé en place pénalise le redémarrage de la prairie, voire sa pérennité. La récolte des légumineuses doit se faire au stade bourgeonnement, c’est-à-dire lorsque environ 50 % des bourgeons sont formés au champ. Pour la pérennité de la luzerne, il faut veiller à laisser fleurir une fois par an. Pour les graminées, le stade optimal est début épiaison et dans le cas de prairies multi-espèces, il est nécessaire de raisonner selon l’espèce dominante ou selon l’espèce la plus précoce. Un matériel de récolte adapté aux feuilles fragiles… Le matériel utilisé devra être peu agressif, afin de conserver un maximum de feuilles, riches en matière azotée. Privilégiez ainsi un fanage tôt le matin (avant la levée de rosée) ou tard le soir. Les faucheuses conditionneuses à doigts, ainsi que les andaineurs à soleil, sont moins agressifs pour la luzerne. Réussir son foin nécessite de maîtriser la conduite de la prairie, et ainsi considérer cette dernière comme une culture à part entière du système d’élevage caprin !
Pour connaître la valeur alimentaire des foins, l’analyse biochimique reste la mesure la plus précise mais celle-ci peut représenter un coût élevé dans le cas d’une grande diversité. C’est pourquoi, l’Institut de l’Elevage a adapté aux caprins et informatisé à des fins de formation, un outil de formation pour observer et apprécier une hiérarchie des valeurs alimentaires des foins développé par le GIS id64, Syndicat Ossau Iraty, 2009. Cette grille d’évaluation visuelle et qualitative d’un foin pour les chèvres sera présentée lors des 3 sessions de l’atelier B.
Journée technique CapVert Atelier B_Faire du bon_foin from Institut de l’Elevage on Vimeo.
Intervenants : Rémi Couvet (Saperfel), Théophane Soulard (ACE 17-85), Jean Legarto (Institut de l’Élevage)