Terre des Chèvres
REDCAP Journées de l'herbe Luzerne en fleur - journées de l'herbe - septembre 2011 Chèvres saanen Chèvre saanen au pâturage
Quelle prospective-stratégique ?

Quelle prospective-stratégique ?

L’objectif de cette tâche est de

  • construire les scénarii d’avenirs des systèmes fourragers caprins du Grand Ouest, par les méthodes de prospective du CNAM/LIPSOR (méthode MACTOR pour analyser les stratégies d’acteurs ; méthode de l’analyse morphologique pour construire les scénarios d’avenirs possibles,
  • proposer un plan d’actions stratégiques pour les éleveurs et les acteurs de filières et de R&D par formalisations des orientations principales des acteurs économiques et de R&D sous forme d’hypothèses stratégiques.

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Ateliers de prospective –stratégique

Ils ont été menés selon 2 méthodologies. La méthode MACTOR et la méthodes des scénarios. 19 scénarios ont été proposés durant les ateliers d’analyse.

  • Un premier enseignement est que ces différents ateliers (méthode Mactor et Analyse Morphologique) mettent tous en avant une diversité de domaines scientifiques nécessaires pour envisager de développer à l’avenir les systèmes herbagers et la qualité du lait et des produits caprins du GO. Si les enjeux, objectifs et actions relatifs à la maîtrise technique et économique des systèmes herbagers par les éleveurs restent bien présents dans les propositions des participants, des enjeux d’autres domaines de connaissances comme le bien-être animal, l’environnement, le changement climatique, la gestion de l’image de la production, la communication ou encore le travail, le métier d’éleveur et la traçabilité des systèmes herbagers sont fréquemment cités.
  • L’analyse du jeu d’acteurs montre les liens qui doivent aujourd’hui exister entre le monde de la production (éleveurs et laiteries) et le monde de la consommation, des citoyens et de leurs demandes sociétales. Il semble essentiel de renforcer l’implication des éleveurs auprès des consommateurs et citoyens. Ces travaux mettent ainsi l’accent sur la nécessité de penser l’articulation des actions technico-économiques avec les domaines de l’éthologie (comportement animal, bien-être animal ou BEA) ou de la communication relatif à l’image de la profession. L’image de l’élevage de chèvres semble une question cruciale pour l’avenir, en particulier dans le grand-ouest où se sont développés des systèmes de production « zéro pâturage », de tailles de cheptels plutôt importantes, notamment en système livreur, et présentant peu de sortie ou de pâturage des animaux.
  • Des débats internes existent sur les différences d’enjeux relatifs à l’utilisation des trois « concepts » « herbe - pâturage - aire d’exercice ». Les niveaux d’arguments permettant de justifier la nécessité, voire l’utilité, de la sortie des chèvres sont mis en dialogue. La question est ici de mesurer quelle force symbolique détient l’image d’une chèvre au champ (sur prairie) ou d’une chèvre en aire d’exercice comparée à l’image d’une chèvre renfermée en bâtiment. S’agit-il et/ou d’enjeux de BEA, d’environnement, de technico-économie ?
  • Dans un autre registre, un écueil rencontré par les partenaires du projet pour penser le développement des systèmes herbagers est la relative faiblesse de valorisation financière pour les éleveurs à produire du lait à l’herbe. En effet, les démarches qualité imposant l’exclusivité d’un système alimentaire reposant sur l’herbe sont peu nombreuses (cf. encadré). Hormis l’intégralité des AOP qui interdisent l’utilisation d’ensilage de maïs dans le rationnement des chèvres, les autres démarches de qualité n’obligent pas à l’utilisation de systèmes herbagers. En Grand Ouest, seul le Chabichou du Poitou bénéficie d’une AOP et il représente moins de 1% du lait transformé sur le territoire. Quant au cahier des charges AB, il n’interdit pas l’ensilage de maïs mais oblige la pratique du pâturage. Cette démarche qualité semble la plus pertinente pour voir le développement de systèmes alimentaires reposant pour partie sur l’herbe pâturée.

À noter que le système alimentaire « maïs ensilage » n’a été que très peu évoqué durant ces travaux de prospective et stratégie alors qu’il est l’un des deux systèmes alimentaires, avec le système paille – concentré/déshydraté, à proposer une source fourragère autre que l’herbe.

  • Par ailleurs, dans un contexte de changement climatique rapide, il semble urgent de travailler à l’atténuation et la réduction de l’impact des systèmes d’élevages caprins.
  • Enfin, ces deux jours de séminaires ont remis au centre la question de « notre rapport au changement ». La capacité de changer doit être prise en compte pour accompagner et faciliter le travail des éleveurs et des laiteries sur ces problématiques.
  • Cette synthèse est dédiée aux décideurs, tant interprofessionnels que politiques ou de recherche – développement pour développer de nouveaux projets.

Rédacteur : Frantz Jénot – Chevriers Nouvelle-Aquitaine et Vendée • frcap@orange.fr

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Focus psdr fleche prospective de Institut de l'Elevage - Idele